Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves, celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés. PABLO NERUDA
Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap, lorsqu’il est malheureux au travail ou en amour, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves, celui qui, pas une seule fois dans sa vie n’a fui les conseils sensés.
Pablo Neruda
On ne sait pas pourquoi mais il devrait nous plaire ce bonhomme !
Santiago
Nous déambulons durant trois jours dans cette grande ville.
La Plaza de Armas
Le musée d’histoire dans le Palacio de la Real Audiencia. Nous traversons l’histoire du Chili, histoire coloniale et républicaine, l’indépendance par la révolution industrielle jusqu’au coup d’Etat militaire.
Dans le Palacio de la Moneda, les bureaux présidentiels du Chili. Ancien hôtel des finances, c’est ici que Salvador Allende, refusant de partir, s’est donné la mort en 1973.
Au détour d’une rue, la musique nous attire… un groupe se produit, … l’homme est attentif…
Moment émouvant. C’est la journée internationale des victimes de disparition forcée ou personnes disparues. Sur la place, attentifs et émus, les familles, les proches des victimes portent la photo d’un père, d’un oncle,… tous disparus. Sur un prospectus distribué aux passants, on peut lire : « nous nous souvenons… les hommes et les femmes qui se sont battus pour une société plus juste et solidaire…. aujourd’hui nous exigeons la vérité sur leur enlèvement, leur torture… les familles ont le droit à la vérité et à la justice… nous voulons la mémoire pour chacun d’eux… etc
Sur le net, on parle de l’événement…
…le même homme, et derrière lui un touriste !
Santiago est doté de jolis espaces verts, même si comme dit Pinoc « les pigeons sont des salauds ! ». Nous traversons quelques parcs et jardins dont ceux du Cerro Santa Lucia, dommage que le soleil n’ait pas souhaité les éclairer un peu.
Comme Cadet-Rousselle, Pablo Neruda avait trois maisons. C’est dans le quartier bohème de Bellavista que nous visitons la Chascona, au pied du cerro San Cristobal. Les autres sont à Valparaiso et à l’Isla Negra.
L’extérieur n’a rien d’exceptionnel, un jardin fait de paliers successifs. A l’intérieur en revanche (les photos ne sont pas autorisées), nous avons l’impression d’être dans un bateau. Il aimait la mer mais n’avait pas le pied marin. C’est sur l’océan des mots qu’il naviguait.
Nous connaissions son nom, quelques poèmes… mais là nous rentrons dans l’intimité de cet homme étrange, à la vie bien remplie. La Chascona est un hymne à l’amour de Mathilde, son amante avec qui il finit par vivre. Cette visite nous donne envie de mieux le connaître alors nous repartons avec ses mémoires « J’avoue que j’ai vécu »
Le soir, nous rentrons tranquillement « chez nous », en prenant en passant une salade et du pain dans les commerces du quartier, comme des habitués ! Nous sommes bien ici !
Valparaiso
« Valparaiso, comme tu es inconséquente… tu n’as pas peigné tes cheveux, tu n’as jamais le temps de t’habiller, tu t’es toujours laissé surprendre par la vie »
Pablo Neruda
C’est vrai qu’elle est brouillonne cette ville. Nous avons quelques difficultés à nous repérer. Ca monte, ça descend sans cesse. Heureusement, les funiculaires sont là pour nous aider un peu.
Sur tous les murs des couleurs vives, des dessins. Difficile de sélectionner les photos prises dans cette ville.
Nous passons d’un Cerro à un autre avec des vues différentes sur la ville, sur le port.
C’est une galerie à ciel ouvert. L’art est à tous les coins de rue, des galeries, des ateliers de peinture, de cuir, de bijoux, de vitraux, de photos…
Notre préférée
On assure avec les T-shirts, n’est-ce pas Magali ?!
Une dernière soirée à Valparaiso dans un bar spécialisé « Pisco », breuvage idéal pour parler du retour qui s’approche et des projets à venir… ou pas !!!
Demain, retour en Argentine, direction Buenos Aires.
Nos filles ne sont plus là et le moral est dans les chaussettes. De plus, nous devons réfléchir à la suite de notre voyage en Argentine et au Chili. Nous disposons de moins de temps que prévu initialement, le ferry pour la traversée des fjords ne vas pas être possible, à cette saison les compagnies sont fermées. Les routes vers le sud sont incertaines et nous ne pouvons pas estimer le temps nécessaire pour aller jusqu’à El calafate. Alors que faire ? Nous tournons le problème dans tous les sens, mais pas de solution sauf à renoncer. Mais renoncer à quoi ? A retourner au Chili, adieu Santiago et Valparaiso, pour avoir le temps de descendre jusqu’au sud ? A faire du ski à Bariloche en Argentine, à Pucon au Chili ? Prendre le bus, l’avion ? Changer nos vols mais pour faire quoi ?
Voilà, même pendant le voyage, il y a des jours sans ! D’accord, ça vous paraît sans importance ou dérisoire comme problème, mais pour nous, c’est vraiment une grosse déception de devoir renoncer au sud du Chili et de l’Argentine. Peut être sommes-nous aussi un peu blasés ? Ce que nous venons de voir était tellement magnifique, nous avons le sentiment que rien n’arrivera à présent à nous émerveiller autant, que le nord de l’Argentine va ressembler aux paysages du Chili…
Il nous faut un moment pour se faire à l’idée et accepter notre nouveau programme, qui vous allez le voir, est finalement très sympa. Et puis, pour le sud du continent, nous l’inscrivons dès maintenant au programme de notre prochain tour !!!
Nous regrouperons nos prochains articles dans une même rubrique « Chili/Argentine ».
Objectif de ce debut d’après midi du 5 août, après 3 jours passés dans cette région désertique de Bolivie, trouver un véhicule pour aller au Chili car David notre chauffeur et Noémie la cuisinière ne passent pas la frontière. Dans le cas contraire, nous devons dormir dans un hébergement glacial à plus de 4000 m d’altitude et prendre le bus demain, qui ne passe que le matin. Alors, vraiment, on espère trouver.
Nous sommes au milieu du désert, devant le poste frontière bolivien, une cabane en bois. A cette altitude, nous attendons au chaud dans la voiture.
Au bout d’un quart d’heure, un monospace arrive qui charge quatre touristes. David va négocier pour que nous puissions profiter du voyage. Les relations entre les chiliens et les boliviens sont tellement bonnes que David revient en nous disant que nous aurions peut être plus de chance en négociant directement avec les autres touristes. Hélène part à la négo, c’est un succès. Nous chargeons nos sacs dans le véhicule, c’est juste mais ça passe ! On s’apprête à dire au revoir à nos deux compagnons. Reste un détail à vérifier, le prix de la course. Le chauffeur chilien annonce :
« 100 dollars »
« Alors ça NON, on ne va pas payer une telle somme, c’est horriblement cher, quatre fois le prix du bus »
Nous déchargeons nos bagages et nous retournons nous installer dans le 4×4. David comprend notre décision et garde le sourire même si au fond de lui il pense qu’il ne va pas se débarrasser de nous comme ça. Nous l’interrogeons sur les tarifs. Il nous explique que les gens préfèrent payer, même très cher, plutôt que de dormir dans un endroit inconfortable et très froid !!!
« Ah ???!!!!! »
Au bout d’une petite heure d’attente (mais ça nous semble long !), un véhicule arrive du Chili. A son bord un seul homme. David pense que c’est un taxi et va à sa rencontre. Il discute longuement avec lui, revient nous voir. C’est effectivement un chauffeur, le tarif : 200 dollars !!!!
« non, pas question » (nous vous laissons deviner de qui vient ce refus catégorique !)
Là, on commence à pas rire. D’ailleurs, on a pas beaucoup rigolé pendant cette attente.
Un « petit » véhicule arrive de Bolivie qui s’apprête à passer la frontière. Un peu surpris nous regardons David descendre de la voiture et aller discuter avec le jeune conducteur ; il revient très vite :
« C’est d’accord ! «
« mais on va pas rentrer !! »
« C’est gratuit »
« euh, on devrait y arriver !!!! »
Et là commence la crise de rigolade où comment faire rentrer un éléphant dans un frigo !! Parce que non seulement la voiture est minuscule mais en plus le garçon transporte son vélo sur la banquette arrière et tout plein de bordel. Un grand moment ! Nous parvenons à rentrer avec nos quatre sacs dont deux sont monstrueux. Le chauffeur conduit avec les genoux dans les trous de nez !
Il est charmant, ne parle pas un mot d’anglais et comme notre espagnol se résume à manger, boire et dormir, nos échanges sont limités. Mais qu’est ce que nous rigolons !!!
30 mn de trajet. Nous arrivons au poste frontière chilien, et là, contrôle des bagages. Nous devons sortir tous nos sacs.
Le jeune garçon doit s’expliquer auprès d’un agent des douanes sur un tel équipage. Nous comprenons qu’il lui dit avoir été notre bon samaritain. Nous confirmons, merci à lui. Le plus fort, c’est qu’il n’a pas voulu un sou !!!!
Le fameux véhicule
San Pedro de Atacama
Dans notre guide nous lisons « San Pedro, le Disneyland en adobe ». C’est vrai, dans les rues pittoresques en adobe, ça regorge de touristes, mais nous prenons néanmoins plaisir à nous y promener.
Nous trouvons un hébergement, nous achetons de quoi faire des pancakes et les filles prennent les choses en main. Nous avons aussi un barbecue alors à nous la grillade.
Nous faisons vite le tour de San Pedro, sa place principale et sa jolie petite église.
Nous sommes bien ici et nous décidons d’y rester quelques jours ; c’est un programme lent qui se met en place.
Une promenade à la Pukara de Quitor, l’un des derniers bastions de la résistance contre les espagnols dans le nord du Chili. Ce sont à présent des ruines mais au sommet de la colline on domine toute l’oasis.
Les filles marchent ensemble, elles n’arrêtent pas de parler. C’est un régal de les voir s’entendre aussi bien.
Oui, oui, c’est de vous que nous parlons !
« Valle de la luna »
Nous louons une voiture et de bon matin nous partons voir le soleil se lever sur la vallée de la Lune. Des reliefs érodés se présentent à nous, les couleurs sont splendides. Nous poursuivons notre circuit en repassant par San Pedro pour aller vers le sud.
Lagunas Miscanti et Minique
Des paysages lunaires, des couleurs extraordinaires, …
Des vues merveilleuses sur les lacs avec en toile de fond les volcans.
Nous continuons la route, qui est plutôt de la piste, vers Pierre Rouge. On pense que l’on a vu ce qu’il y a de plus beau, et non, ce n’est pas terminé. Nous sommes éblouis par tant de beauté. Pour seules paroles : WHAOU !!!!
Sur le chemin du retour nous stoppons à Socaire, sa jolie petite église. Et puis, pour le plus grand bonheur de Léa, un déjeuner bolivien très local. Humm !
La journée se termine par le salar d’Atacama et la réserve des flamencos.
La laguna Chaxa, en plein milieu du salar, est une oasis, site de nidification des flamants. C’est la fin de journée, parfait, l’heure du casse-croûte.
Les couleurs changent doucement, les sommets passent par différentes couleurs.
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Dernier selfie avant la nuit !
Puis en quelques minutes la nuit recouvre ces magnifiques étendues. Hélène a pris l’appareil photo, c’est à elle que revient la lourde tâche de capturer ces instants qui nous laissent béats.
Iquique
Les filles veulent voir la mer, alors direction la côte pacifique. Encore un long trajet, 7h de bus ! Décevant Iquique !!
Nous filons vers le port avec pour objectif un bon plateau de fruits de mer. L’endroit n’est pas très bien fréquenté, l’odeur pas agréable, les loups de mer se hissent entre les véhicules stationnés sur le port, limite agressifs, des pélicans pas plus hospitaliers qui volent en rase motte au dessus de nos têtes !
Et nos fruits de mer alors ? Ca vient, ça vient…
La poissonnière à qui nous demandons conseil nous accompagne vers THE restaurant qui va bien. L’endroit est glauque, derrière des panneaux en bois, des tables et des chaises en plastique, des cuisines de fortune.
Allez, on se lance…le plateau de fruits de mer se transforme en bouillon de moules géantes.
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Impossible d’avaler ça, c’est un bouillon sans goût, les moules sont immenses, parfait pour la photo, seuls les plus curieux s’y risquent ! Léa n’en fait pas partie. Ce repas est un échec total.
Nous quittons vite l’endroit, nous longeons la plage où quelques surfeurs affrontent les vagues du pacifique. Une bonne marche jusqu’à l’extrémité de la plage où nous finissons par trouver de quoi nous régaler.
La journée se termine sur la place jusqu’au coucher du soleil.
Humberstone
Ancienne ville minière qui exploitait dans les années 1900 l’or blanc de l’Atacama, le nitrate, Humberstone est une ville plantée au milieu du désert.
Aujourd’hui ville fantôme, elle a été transformée en musée. Pourquoi ? Le progrès ! La découverte de l’engrais de synthèse. Résultat, 3 000 mineurs sans emploi. On se rend compte que le village était, pour l’époque, très prospère : un théâtre, une piscine, une salle de bal, des écoles, tennis et toutes les infrastructures médicales. On voudrait que la vie reprenne et on salue le travail de restauration de ces quelques bâtiments. Encore un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
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Voilà, la partie du voyage avec nos filles touche à sa fin, nous allons à Calama, demain elles seront dans l’avion. Nous avons envie de rester confinés tous les quatre. Une dernière soirée dans un appartement comme si nous étions à la maison.
Et puis c’est le départ. Dernier selfie séparés par une vitre. Dernier coucou, elles sont parties.
Et le voyage continue, différemment, nous sommes le 15 août !